Depuis le début de l'année, une vague inquétante de suicides et de tentatives de suicide semble se propager comme une contagion dans le parc Disneyland Paris de Marne la Vallée, la direction se contentant pour l'instant de rappeler l'investissement financier réservé à la sécurité et au "bien-être" de ses salariés.
Après une première réunion du comité dhygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) qui a officiellement écarté tout lien de causalité entre ces suicides et la direction, celle-ci a toutefois souhaité présenter son dispositif de mesures pour en finir avec ce malaise.
Selon David Charpentier, délégué Force ouvrière, contacté par 20minutes.fr, le rapport du CHSCT ne mentionne pas la plainte déposée par le suicidé, un chef cuisinier d'une quarantaine d'années qui a mis fin à ses jours le jour de sa reprise du travail après un arrêt maladie, gravant sur le mur de sa maison un message expliquant qu'il ne voulait "plus retourner chez Mickey".
"D'après les éléments que nous avons eus, ce chef de cuisine était sous pression à cause des chiffres et des résultats demandés et du manque d'effectifs. Il ne voulait plus travailler dans ces conditions et avait tenté de négocier son départ", a affirmé à l'AFP Guy-Bruno M'Boe, délégué syndical FO.
Dans un communiqué FO a déploré "de nouveau les conditions de travail et la pression exercée sur les salariés au sein de l'entreprise".
Si, pour la direction, ce rapport "ne met pas en cause les conditions de travail dans l'entreprise", soulignant que "les conclusions ne font part d'aucun harcèlement de l'encadrement", il n'est pas analysé de la même façon par Guy Bruno M'Boé, délégué syndical FO, qui dénonbce "un pseudo-rapport, qui met l'accent sur les problèmes psychologiques et relationnels de la victime, son état psychologique très fragile, tout est mis sur son dos", a-t-il déploré.
Il s'agit du 3ème cas de suicide depuis le début de l'année 2010.
Le 21 février, un autre salarié d'Eurodisney, âgé de 30 ans, embauché en 2004 et qui revenait d'un arrêt maladie ayant débuté en mai 2009, s'était suicidé à la gare d'Esbly (Seine-et-Marne), le syndicat FO faisant le lien avec des conditions de travail "humiliantes".
Le syndicat FO avait pointé la présence au sein de la mission denquête d'un supérieur hiérarchique de la victime, que le commis de cuisine avait lui-même désigné en juin dernier dans une plainte déposée au commissariat de Meaux pour harcèlement moral.
La veille de ce drame, un autre salarié, âgé de 22 ans, tentait de se suicider dans le parc d'attractions suite à des "pressions" et lannonce de son licenciement", comme l'a depuis confirmé la direction du site de Walt Disney.
"Dans ce contexte difficile, le syndicat FO d'Eurodisney demande une véritable expertise sur la santé au travail, un nécessaire dialogue social et une meilleure écoute des salariés", conclut un communiqué daté de vendredi 23 avril 2010.